Dans la littérature managériale, on rencontre souvent la « résistance au changement ». Le plus souvent, cette expression tente d’expliquer, ou plutôt de justifier que les collaborateurs n’obéissent pas à la demande de changement.
Parmi les raisons à cette « désobéissance », celle des représentations qu’ont les individus à se représenter une situation, ici par exemple, l’entreprise en tant qu’organisation. À travers 8 « images » (ou métaphores) de l’organisation (au sens sociologique), Gareth Morgan nous permet d’enrichir les différentes visions de l’organisation en multipliant les angles d’approches :
Des liens vers des fiches de lectures disponibles :
– Fiche de la Chaire D.S.O. du CNAM
– Fiche de Gérard Pirotton – Introduction à la théorie des systèmes

Les 8 métaphores de l’organisation proposées par G. Morgan :
– (1) Machine :
– (2) Organisme vivant
– (3) Cerveau
– (4) Culture
– (5) Arène ou système de gouvernement
– (6) Prison du psychisme
– (7) Flux et transformation
– (8) Instrument de domination.
Ces différentes visions de l’organisation tentent de décrire les différents contextes organisationnels correspondant à la représentation que se fait un individu dans son entreprise, son organisation de travail.
Cette approche ne permet pas de faire une analyse précise des organisations, mais pose le problème de la complexité des organisations et des individus en son sein. L’organisation n’obéit pas à une et une seule représentation, mais se retrouve à un moment ou un autre dans chacune des « images » proposées en pondérant l’une ou l’autre des images.
Cette approche permet d’identifier des points d’attention qui seront utiles lors de la mise œuvre de changement, par exemple. Ces points permettront d’avoir une communication plus “adaptée” du projet et lors de l’animation des réunions associées.
Comment appréhender ces 8 métaphores :
Le processus d’analogie entre réalité et image reste une démarche intellectuelle à manier avec beaucoup de circonspection, dans la mesure où la représentation que l’on fait d’une situation reste parcellaire et jamais exhaustive.
Une des intentions de l’auteur est certes de montrer aux (futurs) dirigeants qu’ils ne peuvent concevoir leur fonction de manière réductrice, ainsi qu’ont tendance à la faire les écoles de management à coup de « success stories » qu’il suffirait d’imiter…
Une organisation est sans doute un objet complexe, qu’il s’agit bien d’aborder comme tel. Si l’auteur prend en compte les différents courants théoriques aujourd’hui disponibles, pour aborder les organisations, ce sont toutefois moins les théories elles-mêmes qu’il présente, mais davantage les modes de pensée qu’elles sollicitent autant que les types d’actions qu’elles conduisent à mettre en œuvre.
Autrement dit, cet apport est au moins autant un ouvrage de management et de sociologie des organisations, qu’une invitation à réfléchir à … notre façon de penser et d’agir !
Les organisations sont complexes et peuvent être représentées de multiples façons. Chacune des métaphores utilisées ou la combinaison de plusieurs représentations d’une organisation conduit de même à multiplier sa complexité.
Le réel défi de la métaphore réside non pas dans la représentation que l’on fait d’une situation ou d’un objet, mais dans l’analyse qui en découle.
L’opportunité donnée aux gestionnaires d’analyser des situations particulières et de prendre les décisions les plus adaptées, réside dans l’aptitude qu’ils ont de modéliser une organisation dans son milieu. Cette perspective ouvre un large éventail de possibilités, tant dans la conceptualisation de l’organisation que dans les opportunités d’actions à entreprendre.
Ce que rappelle cet ouvrage de Gareth Morgan, c’est qu’au-delà des images et des représentations que l’on peut faire de l’organisation, les méthodes et les approches analytiques sont autant de points de réflexions que de possibilités d’actions.
Enfin, cet ouvrage reste une source importante d’informations dans la mesure où l’organisation est étudiée et analysée sous différents angles. La somme des métaphores présentées par l’auteur approche d’une réalité existante.
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